Stars wars : « moi et le Père, nous sommes un »
Au sujet du réveil de la force…
Certes, avec un film à 200 millions de dollars, il y a la frénésie du business des produits dérivés qui se réveille : déguisements, sabres lasers à 250 euros, Légos et autres figurines, produits hi-tech, grilles-pain, cookies, après-skis, etc. Mais force est de constater que cela va de pair avec ces millions de fans se précipitent dans les salles, depuis les Etats-Unis, jusqu’en Chine… Les studios Disney l’ont bien compris, rachetant Lucas films, propriétaire de la marque Stars Wars, pour 4 milliards de dollars en 2012 : une nouvelle force commerciale pour inonder la planète à intervalles réguliers de nouveaux épisodes-blockbusters forts juteux !
Cependant, ce qui me frappe dans Stars wars, c’est qu’il y a en filigrane une question d’éternité, d’absolu, d’intersidéral (« nous et l’univers »), de relation au père, de recherche de la vérité. On le voit déjà dès la bande-annonce, comme pour insister sur l’aspect post-humanité terrestre, après la fin du monde, de cette fiction : « tout est vrai », dit Han Solo (Harrison Ford) aux nouveaux Jedis.
La saga elle-même, dans notre monde bien réel, semble hors du temps. C’est un OVNI cinématographique, une mythologie qui traverse toutes les générations depuis 30 ans, avec toujours autant de succès, et sans que personne ne puisse dire quand ce phénomène s’arrêtera. Outre les leviers de la réussite que sont une intrigue bien ficelée avec un certain suspens, des personnages attachants, des paysages somptueux, des combats homériques, des effets spéciaux à couper le souffle, et des nouveaux robots-gadgets, Stars Wars essaye aussi de répondre, à sa manière, à de nombreuses questions très actuelles, et en particulier, il faut bien le dire, spirituelles aussi.
En dehors de la dimension manichéenne de la très classique lutte entre le bien et le mal, c’est bien la question de notre existence terrestre et dans le cosmos, de notre relation avec d’autres entités, qui est soulevée. La religion, est une question de lien (religare signifie relier, en latin), et justement,
la dimension religieuse est bien présente dans Stars Wars. C’est en tout cas ce qu’explique à Libération l’historien Thomas Snégaroff, auteur du livre Je suis ton père : la saga Star Wars, l’Amérique et ses démons : « Dans la saga, c’est lorsque le père est le père et le fils est le fils que l’ordre se rétablit dans le cosmos ; tous les dysfonctionnements viennent des dysfonctionnements familiaux. Il y a une dimension religieuse. ».
« Moi et le Père, nous sommes un » (1)
« Moi et le Père, nous sommes un » disait un certain Jésus. Et vous, que pensez-vous de Stars Wars ? Avez-vous aimé ce dernier opus ? Qu’est-ce qui vous a touché ? Cela vous donne-t-il envie aussi de creuser la question de l’existence de Dieu ?
(1) « Mes brebis entendent ma voix, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous ; et personne ne peut les ravir de la main de mon Père. Moi et le Père, nous sommes un » (Evangile de Jean, chapitre 10, versets 27-30).