La crise du Coronavirus révèle une question que beaucoup de gens se posent : peut-on échapper à son destin ?
Hier, j’écoutais l’émission Brunet/Neumann sur RMC, pendant laquelle les auditeurs sont invités à appeler le standard pour donner leur témoignage à l’antenne. Un certain Thierry a commencé ainsi :
« Personnellement, je crois à mon destin. Peu importe ce que je fais, si je dois avoir le Coronavirus, je l’aurai, c’est que c’était mon destin et je n’y peux rien. Alors même si j’en crève, cela ne m’inquiète pas. Il faut profiter de la vie, c’est tout ! »
Et de préciser qu’il respecte les mesures barrières, non pas pour lui-même, mais pour les autres.
Mais alors, peut-on, comme Thierry, être persuadé qu’on échappe pas à son destin ? Dit autrement, faut-il croire à une vie écrite d’avance ? Sommes-nous prédestinés ? Et notre liberté, alors, dans tout ça ?
La vie est-elle écrite d’avance ?
Si notre vie était entièrement écrite d’avance, alors nous n’aurions plus du tout la possibilité d’agir sur elle, nous serions totalement privés de liberté. Or, nous avons tout de même devant nous une grande liberté, comme si nous étions sur une immense plage de sable fin, avec la possibilité d’aller où bon nous semble. Bien sûr, il y a des évènements qui ne dépendent pas du tout de nous, comme par exemple la mort d’un proche, l’apparition d’une maladie, un accident de voiture… Mais reconnaissons qu’ils sont assez exceptionnels pour ne pas en faire une généralité : nous ne sommes pas conduits aveuglément, prédéterminés à une vie sans grande initiative de notre part ! Non, notre vie n’est pas écrite d’avance, et nous pouvons toujours agir sur elle, d’une façon ou d’une autre. Nous ne pouvons pas non plus être totalement maîtres de nos vies, c’est vrai, mais heureusement : il n’y aurait alors plus aucune place à l’imprévu, qui fait aussi le sel de la vie, comme par exemple dans les rencontres. Du reste, si beaucoup aiment prendre des risques pour leur vie – bien souvent au-delà du raisonnable – c’est bien que nous avons notre mot à dire sur notre façon de la mener !
Un destin écrit d’avance par quelqu’un d’autre ?
Bien, diront d’autres personnes, il n’y a pas de destin, mais quelqu’un, c’est sûr, tient quand même la plume de notre histoire personnelle, dans le grand livre de la vie. Nous ne sommes pas seuls maîtres à bord, expliquent-ils, notre vie n’échappe pas à des lois mystérieuses qui nous donnent l’impression que « c’était écrit d’avance ». De fait, l’éducation que nous avons reçue, notre histoire personnelle, certaines blessures aussi, peuvent nous conditionner, nous pousser à reproduire des schémas familiaux, à faire des choix qui se répètent de génération en génération et qui colorent notre existence d’une encre que nous pensons, souvent à tort, indélébile. Parfois même, par manque de liberté intérieure, faute de faire des choix qui seraient vraiment les nôtres, nous ne vivons pas notre vie comme nous l’aurions voulue. Par imitation du chemin parcouru par nos proches, ou en suivant l’esprit du monde, avec ses modes, comme sa recherche individualiste du plaisir consumériste et matériel. Pour reprendre la célèbre phrase de Carlo Acutis, alors que nous sommes nés originaux, nous risquons de mourir comme des photocopies ! Mais comment mener librement sa vie ?
Vivre sans contraintes ?
D’autres estiment que vivre librement et sans contraintes rend le plus heureux, qu’il faut s’affranchir de toute limite, de tout déterminisme, de toute barrière, pour profiter totalement de l’existence, sans avoir de comptes à rendre à personne : carpe diem ! Ils oublient peut-être un peu vite que multiplicité des choix, profusion de possibilités, ne signifie pas choisir le bien, qui seul rend libre. Pourquoi ? Parce que les mauvais choix nous écrasent, tandis que les bons nous élèvent, comme une montgolfière ! Aussi faut-il choisir le bien pour être heureux, ce qui implique aussi des renoncements, des contraintes, des sacrifices, qu’on le veuille ou non. Faire de bons choix, c’est aussi ce qui nous permet d’échapper à un destin écrit à l’avance… surtout si c’est une spirale de plaisirs sans fin, dont nous pouvons devenir esclaves !
Le destin, une divinité aveugle ?
Dans la mythologie grecque et romaine, le destin est une divinité aveugle, à laquelle toutes les autres divinités sont soumises, et à laquelle l’homme cherche désespérément à échapper. En clair, le bateau de notre vie n’échappe pas aux sirènes, il est piloté par une main invisible sur laquelle nous an’vons aucun pouvoir, à qui nous ne pouvons même pas parler ! Drôle de Dieu que celui qui n’entre pas en relation avec ses créatures… tout l’inverse de celui des chrétiens ! Ne pouvons-nous pas nous adresser à lui, et dans une prière de demande, lui demander de nous délivrer de tout mal, comme le dit si bien la prière du Notre Père ? Quel Père d’ailleurs, n’est pas à l’écoute de ses enfants ?
Si Dieu existe, a-t-il un plan prédéfini ?
D’autres affirment donc que le destin n’existe pas, mais qu’une puissance supérieure a un plan sur notre vie. Selon eux, si Dieu existe, il a tout prévu à l’avance, et nous pouvons sortir de ce schéma. En réalité, si Dieu nous a prédestinés, cela ne peut être que d’une manière : par amour et à l’amour. Ainsi, il a pensé à chacun de nous, avant même sa naissance, il nous aime de toute éternité – et continuera à nous aimer quels que soient nos égarements, et parfois même notre indifférence. Il nous a voulu personnellement, il a écrit « votre prénom dans la paume de sa main », dit la Bible, et il connaît même le nombre de cheveux sur votre tête ! Dieu a bien un projet pour nous, un plan de vie, qui se résume à un mot : aimer. Dieu nous invite à aimer ! Ce projet de Dieu pour nous est souple, il s’adapte à tous les tempéraments, à toutes les existences ! Au fond, Dieu veut nous sauver de nos défaillances humaines pour nous offrir la vie éternelle : c’est ça, son plan !
Vivons-nous enfermés dans notre propre existence ?
S’il est amour, Dieu nous tiendrait-il confiné, sous clef, comme un père fouettard voulant empêchait coûte que coûte que ses enfants fassent des bêtises ? Non, au contraire, Dieu nous a donné quelques recommandations – comme aimez-vous les uns les autres. Mais il nous laisse libre d’agir à notre guise. Ainsi, avec lui, l’homme n’est pas irrémédiablement lié à des forces obscures. Bien au contraire, par la mort de son fils Jésus sur la croix, l’homme est délivré, personnellement, de tout mal. Et invité aux noces éternelles. Cela n’empêche malheureusement pas, ici bas, l’injustice entre les hommes, les difficultés, les inégalités, les luttes intestines, et toutes les dérives engendrées par ceux et celles qui s’éloignent de l’amour de Dieu. L’homme reste toujours maître de sa destinée : s’il ne peut décider de tout, il reste maître à bord, sachant que quelqu’un est aux commandes avec lui…
Passer le volant de notre vie ?
Le mot destin ne fait pas partie de la foi chrétienne, il n’apparaît même pas dans Bible. Cependant, il existe en revanche un hasard avec un grand P, celui de providence. C’est une main sur l’épaule qui te dit « Je suis là, je t’accompagne, je sais très bien ce que tu vis et subis, je mesure ta difficulté, ta souffrance ». Dieu ne veut pas se substituer à nous, prendre notre place à bord, mais il peut nous guider au quotidien, pour nous aider à trouver le meilleur chemin. Il nous dit alors : « Dans cette vie, tu peux t’appuyer sur moi, et même, si tu le veux, abandonne-toi à moi, je vais prendre le volant de ta vie ! ». Cet abandon de sa vie à Dieu nous permettra de traverser toutes les tempêtes, il nous conduira à bon port, puisqu’il est Dieu ! Alors, voulez-vous essayer de confier votre volant à Dieu ? Venez en parler avec nous en live chat’ !